Communiqué urgences 3 septembre 2019
Crise des urgences, Crise de tout l’Hôpital public
La problématique des urgences a de tous temps été préoccupante pour l’hôpital public. Depuis près de 6 mois, chacun peut mesurer l’intensité de cette crise, même si les interprétations diffèrent quant à ses causes. Reste que passer en 10 ans de près de 10 à plus de 20 millions de passages par an montre que tous nos concitoyens sont touchés.
Le Snam-HP, la CMH et l’INPH, syndicats majoritaires, représentatifs de l’ensemble de la profession, dans toutes ses composantes et toutes ses disciplines, expriment avec force que les solutions doivent intégrer l’ensemble des équipes de l’hôpital et pas seulement telle ou telle corporation.
Cette crise est emblématique d’un échec du lien ville-hôpital, qui est à repenser de manière innovante et synergique. Mais n’oublions pas que c’est la qualité de tout le service hospitalier, coordonné, 24 h sur 24, offrant compétences cliniques, radiologiques, biologiques et de sur-spécialités, qui est le support de la confiance des Français.
Cette crise ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt des difficultés de l’hôpital public tout entier. A titre d’exemple, si le nombre de passages par an aux urgences augmente, le pourcentage d’hospitalisations via les urgences reste lui constant (moins du quart) ! De plus, près de la moitié des urgences vitales prises en charge par l’hôpital, ne passent pas par les urgences, comme les syndrômes coronariens aigus, les polytraumatismes ou les AVC, directement pris en charges au sein des réanimations-soins intensifs et plateaux techniques. Comment pourrait-on envisager ces questions de façon excessivement corporatiste ?
Par ailleurs, le Snam-HP, la CMH et l’INPH s’inquiètent fortement de l’absence de transparence dans l’élaboration des ordonnances en cours. Ils souhaitent instamment une concertation et une négociation réellement efficientes sur ces sujets intimement liés.
Le Snam-HP, la CMH et l’INPH demandent donc une audience sans délai à la Ministre de la Santé pour faire le point sur ces éléments préoccupants pour toute la communauté hospitalière dans son ensemble.